Programmes de fidélité : la Cnil redonne la main aux consommateurs
- LOCK-T

- 17 nov.
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Le 14 octobre 2025, la Commission nationale de l’informatique et des libertés (ci-après « la Cnil) a publié une note sur la portabilité des données dans les programmes de fidélité. Derrière ce texte un peu technique se cache une idée simple : rappeler que les données appartiennent d’abord à ceux qui les produisent, et non à ceux qui les exploitent. À l’heure où chaque achat, chaque clic, chaque passage en caisse laisse une trace, la question de la maîtrise des données personnelles devient centrale.
Reprendre le contrôle sur ses données
Les programmes de fidélité, qu’ils soient sous forme de carte, d’application ou de code à scanner, sont aujourd’hui omniprésents. Ils promettent des avantages mais enregistrent aussi de nombreuses informations : habitudes, horaires, préférences, voire des détails que nous ne réalisons pas avoir livrés. Dans sa note, la Cnil rappelle un principe fondamental du RGPD : chacun peut récupérer ses données et les transférer vers un autre service. Ce droit à la portabilité, prévu à l’article 20, redonne au consommateur un pouvoir souvent oublié.
Certains considèrent cette mesure comme une contrainte pour les entreprises, d’autres y voient une avancée vers une économie plus équitable et transparente. En pratique, la Cnil invite les enseignes à offrir aux clients un accès simple à leurs données et à leur permettre de les exporter sans difficulté. Ce geste, en apparence technique, symbolise la fin d’une relation à sens unique entre client et marque.
Entre personnalisation et surveillance
Les systèmes de fidélité modernes ne se contentent plus de récompenser les achats. Grâce à l’analyse algorithmique, ils prédisent parfois nos besoins avant même que nous en ayons conscience. Ce qui semble être un service devient un outil d’influence : la réduction reçue n’est pas le fruit du hasard, mais d’une anticipation soigneusement calculée.
La Cnil met en garde contre ces dérives. Derrière la personnalisation, le risque de surveillance est réel. La portabilité des données permet ici de reprendre la main, de choisir ce que l’on partage et de dire non, si on le souhaite. Ce droit devient donc un moyen concret pour le consommateur de se réapproprier son autonomie numérique.
Vers une culture de la donnée et de la confiance
Encore faut-il que chacun connaisse ce droit. Beaucoup ignorent qu’ils peuvent récupérer leurs données, ou pensent que cela n’a pas d’intérêt. Or, comprendre comment circulent ses informations, c’est déjà exercer un choix éclairé. L’objectif de la Cnil est de promouvoir une véritable culture de la donnée, accessible à tous, afin de permettre à chaque citoyen de mieux contrôler son environnement numérique.
Ce texte ne vise pas à freiner l’innovation, mais à en tracer les limites humaines. En rappelant que la fidélité ne doit pas se transformer en dépendance, la Cnil invite à repenser la relation entre marques et consommateurs. La donnée ne doit pas être une marchandise, mais un lien fondé sur la transparence et le respect. Reprendre le contrôle sur ses informations, c’est aussi retrouver une forme de liberté dans le monde numérique.
Par LOCK-T
Avec la participation de Divine ANTONIO, stagiaire




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